Bivouac de Liège (Belgique), 5 mars 2011

Conclusions des tables rondes

Conclusions présentées par trois chercheurs associés à PROSPERO, accord européen de coopération culturelle :

  • Nancy Delhalle, Chargée de cours en Histoire et analyse du théâtre à l’Université de Liège, Belgique ;
  • Maria Helena Serôdio, Professeur de la Faculté de Lettres de l’Université de Lisbonne, Portugal ;
  • Stefan Tigges, Docteur en philosophie, responsable d’un projet de recherche de DFG (Deutsche Forschungsgemeinschaft) à l’Institut pour les sciences du Théâtre à l’Université de Bochum, Allemagne.

Nancy Delhalle

"Étonnamment, face à la problématique de l'écriture contemporaine (en cours depuis le début du vingtième siècle), on continue à mettre en place des tables rondes de la même manière qu'à la fin des années 80. Un élément important a pourtant fait son apparition depuis : les écritures de plateau. Le phénomène change la donne et accroit le problème des écritures dramatiques. Ne devrait-on pas spécifier avec davantage de précision ce qui est entendu par « écritures contemporaines » : écriture inhérente au projet (peu autonome même si elle est publiée), écriture - partition inscrite dans le cadre d'un projet, écriture qui précède tout projet scénique, et dès lors autonome.

Bernard Dort parlait de dialectique entre le plateau et l'écriture, avec friction et heurts. Ici, les problèmes relèvent de deux ordres : politiques et institutionnels. Pourquoi les commissions ne pourraient pas attribuer un financement à un texte ? Qu'est-ce que ça changerait ? Ce moment politique me paraît passé, il fallait le saisir en son temps et on ne l'a pas fait.

Institutionnellement, l'écriture de théâtre s'est coupé de la littérature. Les collections qui proposent des écritures théâtrales contemporaines sont indépendantes dans le monde de l'édition. Où parle-t-on de l'écriture dramatique aujourd'hui ? Lit-on ce qui se publie ? Le flou dont fait l'objet l'écriture dramatique dans l'institution est une voie d'action à mener, une zone de recherche. On peut aussi interroger le prix d'une édition de théâtre en lien, par exemple, avec le budget d'un étudiant. Enfin, la mise en lecture peut-elle avoir une véritable intensité et un véritable intérêt en elle-même, hors des écrins exceptionnel ? "


(...)


La suite de cette séance est retranscrite dans la publication « Corps de textes Europe - Liège, mars 2011 », ouvrage quadrilingue (français, anglais, portugais, bulgare), édité par le Théâtre de la Place (Les Cahiers du XX Août), février 2012.

Cette publication présente également un appendice bio-bibliographique détaillant les parcours et les œuvres de tous les intervenants.